Biographie
Daria Colonna est née à Montréal. Elle a cofondé les éditions de la Tournure, avec qui elle a publié son premier recueil, Nous verrons brûler nos demeures. Elle détient une maîtrise en recherche et création à l’UQAM. En 2017, elle publie, chez Poètes de Brousse, Ne faites pas honte à votre siècle, finaliste aux Prix du Gouverneur Général et Prix des libraires. En 2021, elle publie La voleuse, gagnant du prix Arlette Cousture en plus de se hisser finaliste des prix du Gouverneur Général, Prix des 5 continents, Prix des libraires et Prix Émile Nelligan. En 2022, elle entame l'écriture et la composition de son premier album de musique. L'album, prévu pour 2023, est réalisé par Vince James, Hologramme et Ariane Moffatt.
Entrevue
Je crois que c'est plutôt le roman français qui m'a initié à la littérature, car ma mère est immigrante corse et n'avait donc pas de connaissances en littérature ou en poésie québécoises. Par ailleurs, j'ai été sensibilisée au poème à travers des chansonniers et chansonnières comme Brel, Barbara, Piaf, Gainsbourg et Ferrer.
J'ai commencé à écrire de la poésie à l'école, dans les cours de français. J'ai ensuite écrit de la poésie plus assumée en contexte de grève étudiante, en 2012. J'ai par ailleurs commencé à me considérer poète bien plus tard, c'est-à-dire au moment où j'ai reçu un accueil et une confirmation par mes pairs, disons à la sortie de mon deuxième livre, Ne faites pas honte à votre siècle.
Je dirais que c'est un travail de recherche qui se fait sur le temps long, à chaque livre ou chaque projet. C'est une apnée, un silence habité, une maison hantée. C'est un travail de forme, rigoureux, c'est la recherche d'une identité formelle à travers l'expression, notamment, d'un univers symbolique puissant et constamment réaffirmé en même temps que d'être élargi.
Une révolte qui semblait politique en premier lieu mais qui était davantage une révolte sensible, issue de mon étrangeté au monde.
Je proposerais Carole David, toute son oeuvre, et Sylvia Plath, qui fait partie des « filles suicidées » dont la poésie est une heureuse malédiction. Je finirais par Kim Doré, je relis constamment Le rayonnement des corps noirs, qui me fascine à tous les coups.